Le champion du monde 1986, l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football, avait été opéré début novembre d’un hématome à la tête et se trouvait depuis en convalescence dans sa résidence.
La vie de Diego Maradona, né le 30 octobre 1960 dans la province de Buenos Aires, a été rythmée par de nombreux problèmes de santé, dont certains liés aux excès en tous genres qui l’ont parfois fait flirter avec la mort.
En 2000, il avait eu une crise cardiaque à la suite d’une overdose dans la cité balnéaire uruguayenne de Punta del Este. Il avait ensuite suivi une longue cure de désintoxication à Cuba.
En 2004, alors qu’il pesait plus de 100 kilos, une autre crise cardiaque l’avait terrassé à Buenos Aires, mais il s’en était sorti. Il avait ensuite subi une opération chirurgicale de l’estomac pour perdre du poids.
En 2007, une consommation excessive d’alcool l’avait conduit à l’hôpital.
Dernièrement, il avait dû se faire poser une prothèse à cause de ses genoux douloureux.
Le 2 novembre, il avait été hospitalisé pour de l’anémie et de la déshydratation à La Plata, une ville située à 60 kilomètres de Buenos Aires et dont il entraînait le club local. Un scanner avait alors révélé la présence d’un hématome sous-dural. Cela avait entraîné son transfert dans une clinique privée d’Olivos, dans la banlieue de Buenos Aires, où il avait été opéré le lendemain avec succès.
Maradona, un génie du football
Son aura a en effet dépassé le cadre des passionnés de football, tant Maradona aura marqué les esprits par ses buts et ses dribbles spectaculaires comme ses excès sur le plan extra sportif, entre déchéance, drogue et déclarations polémiques.
Le souvenir des buts légendaires de ce dribbleur hors-pair, assez petit (1m65) laissera une trace indélébile dans tous les clubs où il est passé, de Boca Juniors, son club de cœur à Buenos Aires, à Naples, où il a évolué de 1984 à 1991 au sommet de sa carrière en Europe, après un passage à Barcelone.
Le légendaire numéro 10 a aussi étincelé en équipe nationale, sous le maillot de l’Albiceleste avec lequel il a marqué 50 buts en 115 matches en 17 ans de carrière internationale.
Son but de la main contre l’Angleterre en quart de finale du Mondial-1986, qu’il avait aussitôt rebaptisé « main de Dieu », restera comme l’une des images les plus mémorables de l’histoire de la Coupe du monde, tout comme celle de son second but, tout en dribbles et en culot, dans cette rencontre au stade Aztèque de Mexico.
Cette année-là, Diego Maradona sera champion du monde avec l’Argentine après avoir battu l’Allemagne en finale.
Après une autre finale contre l’Allemagne en 1990, perdue cette fois, l’histoire avec le Mondial finira mal : par une exclusion lors de l’édition 1994 après un contrôle antidopage positif. Le crépuscule pour Maradona malgré plusieurs tentatives de retour.
Moins retenus, ses passages sur les bancs des entraîneurs l’auront mené de la sélection argentine (2008-2010), au Mexique, et finalement au Gimnasia La Plata en Argentine, où il exerçait encore juste avant sa mort.
Pluie d’hommages
Si la planète savait la santé du « Pibe de Oro » fragile, la nouvelle de son décès, annoncée dans un premier temps par la presse argentine, a entraîné un déluge de tristesse et d’éloges dans le monde du ballon rond, où seul le Brésilien Pelé (80 ans) rivalise dans le classement informel des plus grands de l’histoire.
L’ancien international Gary Lineker, buteur anglais lors du célèbre Angleterre-Argentine du Mondial-1986, a ainsi salué « de loin le meilleur joueur de (sa) génération et sans doute le plus grand de tous les temps ». « Après une vie bénie mais troublée, espérons qu’il trouve du réconfort dans les mains de Dieu », a-t-il écrit sur Twitter.
La Fédération argentine de football « exprime sa plus profonde douleur pour la mort de notre légende, Diego Armando Maradona. Tu seras toujours dans nos cœurs », a-t-elle réagi.
« Merci éternel. Eternel Diego », a sobrement réagi Boca Juniors, le club argentin où le génial numéro 10 a joué, en 1981-1982, avant son départ pour le FC Barcelone (1982-1984) et Naples (1984-1991). « Pour toujours, ciao Diego », s’est incliné le club italien.
« Tu nous a emmenés sur le toit du monde. Tu nous as rendus immensément heureux. Tu as été le plus grand de tous. Merci d’avoir existé, Diego. Tu vas nous manquer pendant toute notre vie » », a déclaré le président de l’Argentine, Alberto Fernandez.
Le « Roi » Pelé a exprimé sa tristesse. « Quelle triste nouvelle. J’ai perdu un grand ami et le monde a perdu une légende. Il y a beaucoup à dire, mais pour l’heure, que Dieu donne de la force à ses proches. J’espère qu’un jour nous pourrons jouer ensemble au ciel », a écrit sur Instagram le triple champion du monde brésilien, qui a fêté ses 80 ans fin octobre.
Cristiano Ronaldo a dit pour sa part adieu à « un génie éternel ».
Quant à Kylian Mbappé, il a écrit sur Twitter : « Repose en paix légende. Tu resteras pour toujours dans l’histoire du football. Merci pour tout le plaisir que tu as donné au monde entier ».
Une minute de silence sera observée mercredi et jeudi soir avant « tous les matches » de Ligue des Champions et de la Ligue Europa, en hommage à Diego Maradona après son décès à 60 ans.