Pour bien préparer le forum de Boké, prévu au mois de novembre prochain, l’ONG Afrique- Solidarité-Emploi-Formation-Création- d’Entreprise- International Guinée (ASEFCE), avec à sa tête, M. Faya Moussa Tolno, son représentant national, a entamé du 11 au 12 avril par la Préfecture de Boffa, une visite de prise de contact qui doit le conduire dans toutes les Préfectures de la Région administrative de Boké.
En effet, il s’agit pour les autorités préfectorales de Boffa de booster l’initiative de l’ONG dans le sens de soutenir l’emploi des jeunes de cette localité située au Nord-est de la Guinée.
Pour donner plus de visibilité à ce projet, le directeur préfectoral de la jeunesse de Boffa, Almamy Soumah, a décrit la nature de cette initiative. « Ce forum économique et social s’inscrit dans la logique de l’insertion socio-économique et professionnelle des jeunes résidents dans les zones minières. C’est donc une opportunité pour les jeunes de la région de Boké, déclarée aujourd’hui zone économique spéciale afin qu’ils puissent profiter le maximum possible des opportunités qui s’offrent à eux. Force est de constater que beaucoup de jeunes ne sont pas inscrits dans cette logique et surtout n’ont pas de compétences requises pour exercer un métier au sein d’une société minière », a-t-il précisé.
Il a également mis un accent particulier sur les activités génératrices de revenus. « On sait bien que les mines offrent des opportunités énormes, mais quand je prends le cas spécifique de Boffa qui est une zone agricole par excellence et une zone de pêche qui regorge d’importantes ressources halieutiques, les jeunes peuvent réfléchir et se mettre ensemble pour développer un projet lié à l’agriculture ou à la pêche », affirme le directeur préfectoral de la jeunesse.
Dans le même sillage, M. Soumah dira : « si tout le monde dit, je veux travailler dans la société minière, c’est très difficile. De nos jours, quand tu n’as pas une formation, c’est très difficile que tu ais un emploi. Nous dirons toujours aux jeunes de s’inscrire dans la logique de la formation et surtout l’apprentissage des métiers qualifiant pour qu’ils soient compétitifs sur le marché de l’emploi », a-t-il conseillé.
De son côté, Abraham Sylla, diplômé de son état a évoqué l’objectif de sa présence. « J’ai participé à cette prise de contact pour plusieurs raisons. Vue l’importance qu’apporte cette structure aux jeunes, je me dis que c’est un forum ou événement où tous les jeunes devraient se sentir disponibles de participer. Parce que ce que réserve cette structure pour les jeunes dans le futur, je pense bien que ça devrait servir d’exemple à d’autres communautés qui voudraient travailler en parallèle avec cette structure ».
Pour l’orateur, « d’après ce que nous avons suivi dans la salle, je pense que ça ne fait que nous motiver de plus. Parce que l’autonomisation des jeunes, la création d’emplois et la constitution des associations méritent d’être soutenues par l’Etat qui est en train de faire son mieux, mais aussi des ONG comme ASEFCE Internationale Guinée », a réitéré le diplômé Sylla. «Nous sommes prêts, nous, l’ensemble des jeunes des différentes Préfectures de la région de Boké, à accompagner l’organisation mais aussi à nous rendre disponibles pour pratiquer dans l’avenir, ce dont nous sommes en train d’apprendre », a promis Abraham Sylla.
Le représentant national de l’ONG ASEFCE-International Guinée, Faya Moussa Tolno, a aussi décrit l’objectif de la rencontre. « Nous sommes à Boffa pour rencontrer les autorités et les jeunes pour leurs parler du projet d’organisation du forum économique et social de Boké. Pour preuve, la thématique du forum, c’est l’emploi, l’autonomisation des jeunes et femmes, et la lutte contre l’immigration clandestine des jeunes vivants dans les zones minières. Nous sommes là pour leur parler des projets et aussi de leur implication dans ce projet. Chaque Préfecture doit identifier 60 jeunes et femmes (30 hommes et 30 femmes) qui seront bénéficiaires directs du projet ».
Faya Moussa Tolno a aussi mis en exergue l’importance des sociétés minières. «Tout comme à Boffa, nous allons également interpeller les autres sociétés minières qui existent à accompagner de façon directe ou indirecte ces jeunes qui vont bénéficier d’une formation de 10 jours avant le forum. Il faut aussi interpeller l’Etat, qui est notre premier partenaire, ainsi que les autorités locales et administratives à s’impliquer dans l’organisation de ce forum. Parce que, le projet s’inscrit en droite ligne du programme du gouvernement guinéen. Le Président de la République a dit qu’il faut créer d’énormes emplois pour les jeunes en République de Guinée. C’est pourquoi, nous invitons le gouvernement à nous accompagner techniquement et institutionnellement pour financer ce projet ».
Dans son intervention de circonstance, le maire de Boffa, Me Saidouba Kissing Camara, a, au nom de la population de Boffa et toute l’administration, commencé par souhaiter la bienvenue à la mission avant de se dire satisfait du sujet développé. «Le sujet abordé touche la couche la plus importante de la Préfecture. C’est-à-dire, la jeunesse et les femmes ». Car selon Kissing Camara, «le problème principal reste l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes. C’est la question principale du monde contemporain. Vous avez parlé de 60 jeunes, je dirai c’est peu pour nous, parce que si vous voulez prendre des jeunes, ce n’est pas seulement ceux de la Commune urbaine de Boffa. En ma qualité de maire, je parlerais toujours de l’ensemble des autres Communes de Boffa. Ainsi, si on doit prendre des jeunes, c’est au niveau de toutes les Communes. Car, votre mission est une mission transversale où tous les départements peuvent se retrouver dedans », a précisé le maire.
Pour le préfet de Boffa, Colonel Abdouhamane Keita , «tous les jours, les jeunes sont là à réclamer leur droit, mais personnes ne dit voici le devoir que je dois faire. Ils oublient que l’Etat commence par eux-mêmes. Et si vous venez pour les sensibiliser, nous ne pouvons que vous accompagnez pour qu’il est la paix dans la cité. C’est un manque d’information à tous les niveaux. Quand toutes ces sociétés sont installées ici, ils pensent que ces sociétés vont leurs donner quelque chose automatiquement. Mais les sociétés elles, ont leurs responsabilités sociétales. Ces jeunes n’ont aucune connaissance dans ces contenus locaux. Et quand on leur dit formation, ils refusent de se former, quand ont leur dit compétence égale, ils n’ont même pas une compétence. Donc, avant de parler d’une compétence égale, il faut que tu ais une connaissance à la base », a-t-il laissé entendre à la jeunesse de Boffa.
«On vous demande à développer ça pour nous, pour que les gens sachent faire la part des choses. C’est-à-dire ce qu’ils doivent faire et ce que l’Etat doit faire pour eux. La vie, ce n’est pas comme ça, on ne gagne pas facilement, il faut souffrir pour avoir et quand tu gagnes quelque chose dans ce sens, tu pourras bien l’entretenir. Le plus souvent, ça arrive à tous les niveaux, les parents ont les moyens, ils préparent l’avenir des enfants, mais ils ne préparent pas les enfants à leur avenir. C’est très important», a conclu le colonel.
Ibrahima Sory Bangoura