La région du Tigré est en pleine recomposition après une offensive menée par les rebelles tigréens. Ils ont récupéré la capitale provinciale, Mekele, lundi 28 juin, et les autres villes de la région dans la journée de ce mardi, profitant du retrait des armées éthiopiennes et érythréennes. Le gouvernement fédéral a annoncé un cessez-le-feu unilatéral, pour l’instant toujours ignoré par les forces tigréennes.Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin
En position de force militaire depuis lundi, les forces tigréennes n’ont même pas mentionné une possible cessation des hostilités. La déclaration du cessez-le-feu unilatéral par Addis-Abeba a été qualifié de « blague » par l’un de ses porte-parole.
Car les combattants tigréens entendent bien continuer la guerre. L’un de ses chefs a assuré que « des opérations de nettoyage devaient continuer dans la province ».
Affaiblir l’armée érythréenne et les forces régionales en région Amhara
Plus important probablement, ce sont les ambitions à long terme des nouveaux maîtres de Mekele. Ils souhaitent affaiblir les capacités militaires de l’armée érythréenne et des forces régionales de la région voisine Amhara, leurs deux ennemis. « Si cela nécessite d’aller se battre en région Amhara ou en Érythrée, nous le ferons », prévient l’un des porte-parole tigréens.
Le cessez-le-feu, déclaré par le gouvernement et bien accueilli par une grande partie de la communauté internationale, pourrait donc être vite enterré par les forces tigréennes et érythréennes.
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RFI