AccueilSportAprès les jeux olympiques de Tokyo : l’heure des comptes a sonné

Après les jeux olympiques de Tokyo : l’heure des comptes a sonné

Dommage pour les représentants sportifs guinéens qui n’ont pu apporter la moindre médaille au peuple martyr de Guinée, après un mois de compétition aux Jeux olympiques de Tokyo dont les lampions se sont éteints dimanche, 8 août dernier. Evidemment l’échec de nos conquérants, était prévisible dès au départ avec des tractations d’annulation du voyage dû certainement au décaissement de l’argent et autre suspicion. N’eut été l’implication du Président de la République, Pr Alpha Condé, la Guinée ne serait jamais présente à ce rendez-vous planétaire du Japon, sans compter que notre pays est à sa 12ème participation des Jeux olympiques. Mais en vain. Alors, il est évident qu’on y jette un regard sur le parcours du sport guinéen notamment toutes les disciplines sportives en vue de procéder au toilettage de nos organismes sportifs. Ce qui du reste, apporter du sang neuf à ces structures.

A dire vrai, la Guinée était mal partie au Japon où elle n’a pu décrocher une seule médaille. Disons que nos représentants sportifs y compris les membres de la délégation, étaient à Tokyo pour une simple promenade de santé ; donc une découverte. Ce qui n’est pas aussi mauvais.


Mais en Guinée, ce qu’il faut retenir aujourd’hui en matière de sports, c’est que la crédibilité, le sérieux dans la gestion de nos différentes disciplines sportives, sont des revendications de l’immense majorité des Guinéens qui, tiennent naturellement aux renouvellements des instances sportives, chaque fois que la nécessité s’impose. En réalité, ces revendications, ne font que s’amplifier et font couler beaucoup de salive.
Sans se voiler la face, ce fameux voyage olympique de Tokyo, devrait interpeller nos gouvernants et dirigeants sportifs à remettre la pendule à l’heure pour que le sport guinéen en général et toutes les disciplines en particulier, reprennent leur place dans le panthéon du sport africain et mondial. C’est dire que l’heure des comptes a sonné et si bien que des questions ne manquent. Il nous faut absolument de remèdes pour mesurer l’étendue des dégâts de nos disciplines sportives qui en Afrique, rivalisent bien d’ardeur avec celles des autres pays. Il s’agit surtout de sports individuels tels que le judo, le karaté, la boxe, la natation, la lutte libre…Bien des disciplines qui font raviver la vedette et apporter tant de médailles à la Guinée que le football. Il est inadmissible qu’au rendez-vous, de Tokyo, la Guinée soit parmi les pays qui ont occupé la queue du peloton. C’est parce que simplement le sérieux et la rigueur dans la gestion du programme de compétition, n’ont jamais été au centre d’intérêt pour nos dirigeants sportifs. Sur le plan de la préparation de nos athlètes par exemple, il semble qu’aucun de ces conquérants n’a été avec son entraineur de surcroit un technicien. Sinon des sportifs avec la hargne de vaincre, étaient bien à Tokyo. Mais il a manqué une pièce de rechange qu’il faut absolument remettre maintenant à sa place pour éviter désormais des échecs à des compétitions où nation fait parler d’elle. Des individualités performantes n’ont pas manqué avec de qualités exceptionnelles, présentant aussi de gabarits impressionnants comme Fatoumata Yarie Camara en lutte libre battue malheureusement par inexpérience (1O-0) en repêchages chez les moins de 57 kg par la Mongole, Khongorzul Boldsaikhan. Mariama Touré (natation), Mamadou Samba Bah (judo), Aissatou Deen Conté (athlétisme) et Mamadou Bah (natation) ont été tous éliminés avant Yarie Camara qui a fait une belle sortie.


Alors pour nos dirigeants, il est important de revenir au premier plan c’est-à-dire revoir toutes nos composantes de nos sports à savoir compétiteur, encadreurs, techniciens, dirigeants…pour mettre à la tête de chaque discipline, celui ou celle qui mérite. C’est-à-dire choisir des personnes qui ont le sens de la responsabilité, ceux qui s’y connait, capables de mobiliser des ressources humaines compétentes. En plus de cela, il y a la formation qu’il ne faut pas du tout négligée. Priorité à la formation avant d’organiser des championnats des cadets qui permettra à chaque discipline de détecter des meilleurs à couver pour meubler toutes les disciplines.
Aujourd’hui, force est de constater qu’au niveau de toutes les composantes de nos sports, les dirigeants qui sont là, ne méritent plus de confiance de ceux qui les ont choisi. Depuis des décennies, nous voyons à la tête de nos fédérations, les mêmes personnes, les mêmes individus, qui, au fil du temps, sont devenus affairistes. Des gens qui ne s’occupent que leurs affaires et leurs images de marque, ignorant complètement des missions qui leur sont assignées.
Au fait, nous devons revoir la copie de la gestion de nos différentes fédérations et mettre ceux qui peuvent faire notre affaire. Sinon la Guinée évoluera toujours dans cette léthargie. Il est vraiment inconcevable qu’au rendez-vous de Tokyo, la délégation guinéenne ne soit pas à mesure de nous emmener au moins une médaille. Voyez comment le peuple Burkinabè a reçu Fabrice Zongo pour avoir décrocher une toute première médaille olympique pour son pays. Quant au jeune tunisien, Ahmad Ayoub, 18 ans, a battu le record mondial donc champion olympique de 400 m de nage libre, médaille d’or. Les Kenyans qui, habitués des faits, ont raflé 10 médailles dont 4 en or sans oublier le Ghana, le Nigéria, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, la Côte d’ Ivoire, la Namibie, le Botswana soient 37 médailles décrochés par le vieux continent, l’Afrique.
En tout état de cause, retenons qu’une qualification, qu’une récompense, ne tombe jamais du ciel. Il faut qu’elle soit voulue et préparée. Fixons alors l’échéance de 2024. Paris, capitale française, doit être à partir de maintenant notre objectif pour les Jeux olympiques. Ainsi, le gouvernement, la Fédération guinéenne de Football, les ligues, les clubs et les encadreurs doivent tout faire pour nous valoir cette satisfaction. En tout cas, Guinéennes Guinéens ont toutes les raisons d’espérer et de rêver. Au revoir Tokyo et bonjour Paris.
Salifou Soumah