Les discussions, qui se sont ouvertes en fin de matinée au Palais du peuple, siège du Parlement, se sont déroulées à huis clos.
Quel contenu donné à la transition post-Alpha Condé en Guinée ? La réponse à cette question est attendue à l’issue des échanges entre la junte au pouvoir, les partis politiques, les chefs religieux et la société civile du pays.
Le top départ de cette concertation a été donné ce mardi. Pendant quatre jours, ces différents acteurs tenteront donc de cerner les contours de la transition afin de tenter de rassurer notamment la communauté internationale qui n’a pas apprécié le coup de force du 5 septembre.
« Vous savez, nous avons eu le premier coup d’État qui a été fait par l’ancien président qui est allé chercher un troisième mandat, ce n’était pas légal, vous savez, donc c’est pour ça que nous avons eu un coup d’État militaire pour arrêter le coup d’État constitutionnel institutionnel. Et je pense que la communauté internationale devrait nous aider, devrait aider la Guinée à avoir une bonne transition. », a déclaré Ousmane Kaba, leader du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES).
Une bonne transition, avec quel rôle pour les militaires ? Et sur quelle période, telles sont notamment les questions sur lesquelles les participants devront apporter des réponses.
« Il s’agit de la possibilité d’avoir, vous savez, une discussion entre toute la société civile, la société civile guinéenne et les partis politiques. Vous savez, pour donner notre opinion sur cette transition pour aller de l’avant et gérer la transition afin que nous puissions avoir un vrai gouvernement, et une vraie élection acceptable pour tout le peuple guinéen. », a expliqué Sidya Touré, leader du parti de l’Union des forces républicaines.
Les discussions ont donc porté, sur les axes majeurs de la période à venir.
» Nous avons parlé de la durée de la transition, et puis aussi le nombre de CNT (conseillers nationaux de transition). Vous savez très bien qu’ils vont être là, le Parlement, aussi le gouvernement. Ce sont les trois axes sur lesquels nous avons travaillé et je pense que c’est ce dont on a besoin d’abord avant d’entrer dans le vif du sujet. », a précisé Mamadou Sylla, ancien chef de l’opposition, président de l’UDG.
Les discussions, qui se sont ouvertes en fin de matinée au Palais du peuple, siège du Parlement, se sont déroulées à huis clos, mais plusieurs participants ont ensuite indiqué que le nouveau maître du pays, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, s’était montré « rassembleur » et à l’écoute lors de cette première rencontre.
» Le président du CNRD qui a lui-même reconnu que toute la classe politique guinéenne, toute la classe intellectuelle, même l’élite militaire, avait échoué dans ce pays. Donc, puisque nous sommes d’accord qu’on avait tous échoué, reprenons encore cette fois-ci les choses en main en allant vers de nouvelles bases. », a déclaré Siaka Barry, ancien ministre des Sports et président du MPDG.
Reste à savoir si le parti du désormais ex-président participera à cette messe. Autre zone d’ombre, l’avenir d‘Alpha Condé. Un exil de l’ancien chef de l’Etat est évoqué. Parmi ses destinations figure, la piste de Brazzaville, en République du Congo.