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Journée mondiale de la liberté de la presse : les associations de la presse plaident, pour une meilleure condition de travail

Célébrée le 3 mai de chaque année, la journée internationale de la liberté de la presse a été célébrée en différé ce mercredi 4 mai 2022 en République de Guinée.

L’occasion a été mise au profit pour dénoncer les tars dont souffrent les journalistes guinéens. Des plaidoyers ont été formulés pour l’amélioration des conditions de travail des journalistes et l’obtention d’une maison de la presse digne de nom.

Pour le porte-parole des associations de presse la loi L002 relative à la liberté de la presse a le mérite de dépénaliser les délits de presse en République de Guinée dans sa dimension privation de liberté.

« Il convient cependant de mentionner que des actes allant dans le sens contraire de cette loi sont encore posés dans l’arène judiciaire. De même, une amélioration et une actualisation de certaines dispositions de cette loi paraissent nécessaire pour tenir en compte de certains types des nouveaux médias comme les Web TV et radios », a lu Aboubacar Camara président de l’URTELGUI devant les membres du gouvernement.

Dans la même lancée, les associations ont nous sollicité une amélioration de la promotion de la presse et de la protection des journalistes dans l’exercice de leur métier.

« De nos jours, des journalistes sont encore battus. D’ailleurs, c’est l’opportunité de rappeler que le dossier de la bastonnade des journalistes par les gendarmes de l’ECO 3 de Matam en 2017 n’a toujours pas trouvé d’issus. L’impunité face aux exactions et parfois aux crimes commis contre les journalistes demeurent une menace qui entrave la liberté de la presse et d’expression qui demeure pourtant l’un des fondements d’un État de droit », dénonce-t-il.

D’ajouter, « Sur le droit de l’information, la mise effective en marche d’un contrôle systématique sur l’application du contenu de la loi d’accès à l’information publique. Ce texte avait été rédigé au même moment que ceux sur la liberté de la presse et sur la Haute autorité de la communication en 2010 sous la transition. Depuis plus de douze décennies, cette loi est en souffrance dans sa mise en application effective. Sur le fonctionnement économique des entreprises de presse, nous déplorons l’augmentation incontrôlée et considérable de la redevance annuelle de l’audiovisuel privé au titre de la location des fréquences au mois de juillet 2021.

Des efforts doivent être déployés à ce niveau au risque d’assister à la fermeture progressive de ces radios et télévisions privés. Nous attirons parallèlement l’attention des autorités sur la précarité des entreprises de presse écrite. En effet, l’édition des journaux se trouve actuellement confronté à une hausse drastique des intrants d’impression. Nous pensons à une imprimerie qui sera une égérie dans ce domaine de branding, banderoles, affiches ou tout autre gadget à la communication visuelle.
Nous pensons très objectivement, qu’en plus de revoir à la baisse la location des fréquences au titre des redevances annuelles, l’Etat doit penser à modérer la taxation des entreprises de presse. Nous appelons le gouvernement à prendre des mesures légales pour encourager le secteur public à souscrire à des plages publicitaires.

Sur le plan infrastructurel, la presse guinéenne a besoin de rattraper son retard infrastructurel à l’image des autres pays de la sous-région. La construction d’une maison de la presse digne de nom devient de plus en plus une nécessité.

Si nous apprécions à sa juste valeur la mise à disposition d’une maison provisoire de la presse par la Chef de l’Etat, un acte qui décharge le paiement des loyers, il faut souligner que des efforts supplémentaires sont à consentir notamment pour son ameublement, car elle manque de tout en terme de commodité de travail. L’augmentation de la subvention des médias à la faveur de la loi des finances rectificative 2022 reste un évènement majeur et très attendu. Nous appelons à la bonne grâce du président de la transition », a conclut Aboubacar Camara.

Amara Touré