Un drame s’est produit ce mercredi à Tivaouane, dans l’Ouest du pays. Le sinistre meurtrier serait dû à un problème électrique de l’hôpital.
Onze bébés ont péri mercredi dans un incendie à l’Ouest du Sénégal dans un hôpital de Tivaouane, un drame qui remet en lumière les graves carences du système sanitaire public du pays.
« Je viens d’apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveaux-nés dans l’incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital public de Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. A leurs Mamans et à leurs familles, j’exprime ma profonde compassion », a Tweeté le Président Macky Sall. Trois bébés ont été sauvés, a précisé le maire de Tivaouane, Demba Diop. « L’incendie a été causé par un court-circuit et le feu s’est propagé très vite », a dit M. Diop, qui est également député et plus connu sous le nom de Diop Sy.
Début avril, un autre drame survenu dans un hôpital public avait déjà bouleversé le Sénégal.
La presse avait rapporté qu’Astou Sokhna , une femme de trentaine d’années enceinte de neuf mois, était morte le 1er avril à l’hôpital public de Louga (nord) après avoir attendu dans de très grandes souffrances pendant une vingtaine d’heures la césarienne qu’elle réclamait. Le personnel aurait argué que son opération n’était pas prévue et aurait menacé de la chasser si elle insistait. Ce décès avait suscité sur les réseaux sociaux une vague d’indignation contre les carences du système de santé publique.
Face au tollé provoqué par la mort de Mme Sokhna, le président Macky Sall avait donné l’instruction de chercher les responsabilités. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr a reconnu le 14 avril que la mort de Mme Sokhna aurait pu être évitée. Le directeur de l’hôpital a été révoqué et remplacé. Trois sages-femmes qui étaient de de garde la nuit du drame ont été condamnées le 11 mai dernier à six mois de prison avec sursis pour « non-assistance à la personne en danger » par le tribunal de grande instance de Louga. Trois autres sages-femmes, de garde pendant la journée ont été relaxées, selon un avocat de la défense. « Cette situation est très regrettable et extrêmement douloureuse. L’enquête est en cours pour voir ce qui s’est passé » à l’hôpital de Tivaouane, a déclaré le ministre de la santé Abdoulaye Diouf Sarr le mercredi, sur la radio RFM. M. Sarr, en voyage à Génève où il assistait à une réunion de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé qu’il rentrait au pays dès le jeudi le 26 mai.
Une équipe du ministre de la santé, conduite par le directeur des établissements publics de la santé Ousmane Dia, était en route pour Tivaouane, a-t-on appris auprès du ministère. Le ministre de l’Interieur Antoine Félix Abdoulaye Dionne était lui aussi attendu dans la nuit de mercredi à jeudi à Tivaouane, selon la presse sénégalaise. Le responsable de la section Sénégalaise d’Amnesty, Seydi Gassama, « exhorte le Gouvernement à mettre en place une commission d’enquête indépendante pour situer les responsabilités et sanctionner les coupables ».
Drame à répétition, le drame est survenu à Tivaouane, une ville religieuse, fief de l’influence confrérie musulmane des Tidianes du Sénégal. «Encore des bébés brûlés dans un hôpital public. C’est inacceptable Macky sall », a Tweeté un député de l’opposition, Mamadou Lamine Diallo. Quatre nouveaux-nés avaient en effet déjà péri le 25 avril 2021dans un incendie à Linguère, dans le nord du pays. Le maire et alors le ministre de l’Interieur, Aly Ngouille N’diaye, avait évoqué un dysfonctionnement électrique d’une unité de climatisation dans la maternité, où se trouvaient six bébés.
Aux dernières nouvelles le ministre de la Santé a été limogé par le Président Macky Sall.
N’DIAYE Mohamed