AccueilActualitéLa voie libérienne « abandonnée » pour l’exportation du fer guinéen ?

La voie libérienne « abandonnée » pour l’exportation du fer guinéen ?

Selon des sources du ministère des mines, les nouvelles autorités militaires ne seraient pas trop enthousiastes pour l’évacuation du minerai de fer guinéen via le Libéria qui dispose pourtant d’un port adapté à Buchanan.

Cet état d’esprit serait d’ailleurs l’une des causes du retard du projet Nimba (contrôlé par High Power Exploration ou HPX), le plus grand et le plus proche de la frontière libérienne.

D’autres sources évoquent les relations exécrables entre l’actuel ministre des mines et de la géologie, Moussa Magassouba, et l’ancien Premier Ministre et actuel directeur général d’HPX en Guinée, Mamady Youla.

Avec des réserves estimées à un peu plus de 900 millions de tonnes de fer, le minerai de fer du Nimba pourrait changer de direction en passant finalement par… le territoire guinéen, si les travaux d’infrastructures du Simandou sont achevés et si la zone est désenclavée par un tronçon de chemin de fer (un peu plus de 100 km) qui doit faire la jonction avec le Simandou.

Les autres petites mines, qui pouvaient profiter de la dynamique positive jusque-là provoqué par HPX, devront attendre pour voir la lumière.

Dénommé « Transguinéen », les travaux de construction des infrastructures du Simandou (chemin de fer d’environ 670 km et port en eau profonde) sont à l’arrêt depuis le mois de juillet 2022, sur ordre du gouvernement, qui exige 15% d’actions dans les infrastructures.

Les statuts d’une société (CTG) qui a été créée entre Winning Consortium Simandou (WCS), Rio Tinto et l’Etat guinéen, ont été signés mais, depuis plusieurs semaines, les négociations se poursuivent…

Au sujet du Nimba, une convention de décembre 1989, permettant l’évacuation par le Liberia de la production des mines de fer proches de la frontière, existe pourtant pour faciliter la mise en valeur de ces projets complexes et situés dans des zones accidentées.

L’un des principaux négociateurs guinéens, Nava Touré, ex secrétaire général du ministère de mines et dont l’expertise est unanimement reconnu et respectée dans le milieu minier, a beaucoup œuvré pour le développement effectif du projet, dans des conditions favorables à l’Etat guinéen.

En attendant de voir plus clair sur la stratégie réelle des nouvelles autorités militaires au pouvoir,  certains spécialistes estiment que la Guinée aurait pu profiter de l’exportation du minerai de fer du Nimba pour renforcer sa position sur les autres projets miniers disséminés à travers le pays.

« Le démarrage de ces projets allait augmenter sensiblement les recettes minières et l’Etat aurait pu en profiter pour mobiliser les moyens d’investir réellement sur les autres infrastructures indispensables pour le développement du secteur minier », affirme l’un d’eux.

La situation actuelle favorise le sur-place et ne donne aucune visibilité réelle sur l’avenir de ce secteur stratégique pour l’industrie mondiale de l’acier, regrette-t-il.

Westaf Mining