Les débats se sont poursuivis ce mardi 17 janvier, au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Ainsi, devant les médias Me Pépé Antoine Lamah, un des conseils de Dadis, soutient que le président Alpha Condé et ses complices ont éjecté son client du pouvoir pour le priver des droits qui s’attachent à la fonction présidentielle.
« Ils ont éjecté le président Dadis du pouvoir pour lui priver de tous les droits qui s’attachent à sa qualité de chef de l’Etat pour finalement organiser un simulacre d’élection et passer le pouvoir à M. Alpha Condé. A la barre de ce tribunal, M. Moussa Dadis Camara est poursuivi pour des chefs de complicité de plusieurs crimes. Il lui a été reproché de n’avoir pris aucune disposition pour empêcher la commission et pour réprimer les infractions qui sont poursuivies aujourd’hui. C’est le contraire que nous sommes en train de démontrer car il est clair et net que bien avant le 28 septembre, le ministre du travail et de la fonction publique avait décidé, sur instruction du président de la République, de déclarer ce jour chômé, férié et payé afin de rendre hommage à nos combattants de l’indépendance », a-t-il lâché.
L’avocat de Présidente de la junte a en outre invité le tribunal de s’intéresser aux conclusions du rapport de la commission nationale d’enquête mise en place par le président Dadis pour enquêter sur les évènements du 28 septembre.
« Les experts des Nations-Unies sont venus à Conakry le 25 novembre 2009 sans faire un travail sérieux, ils se sont appropriés des conclusions de l’OGDH qui s’est constituée partie civile dans ce dossier. Cette même organisation qui s’est opposée à une procédure contre le général Sékouba Konaté. La commission d’enquête internationale en l’espace de dix jours, dit avoir entretenu 687 personnes. Elle dit avoir rencontré des diplomates, et des autorités en seulement 10 jours de travail. Cette commission a établi alors, un rapport de 60 pages pour indiquer des conclusions farfelues qui ne tiennent pas. Vous pensez qu’on doit prendre un tel dossier au sérieux ? Dans le rapport de la commission nationale, vous voyez la bonne description, les photos des victimes, leurs identités, les adresses de leurs proches. Aujourd’hui, on ne veut pas exploiter les conclusions de cette commission nationale parce qu’on estime qu’elle a été mise en place par le président Moussa Dadis Camara. On aurait mieux à faire de vérifier la réalité des conclusions de ce rapport que de jeter du discrédit sur les membres de ladite commission », a-t-il dit en substance.
Les débats vont se poursuivre ce mercredi 18 janvier avec la 12 ème comparution de capitaine Moussa Dadis Camara.
Kalifatou Doumbouya
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