La condamnation du principal opposant sénégalais Ousmane Sonko a entraîné une série de manifestations de ses partisans dans le pays, faisant plus de 20 morts selon l’Ong Amnesty international.
Les forces de l’ordre, chargées de maintenir l’ordre public, ont procédé à des arrestations massive et musclées d’étrangers, dont de nombreux guinéens.
Après avoir constaté que certains des individus arrêtés ne possédaient pas de documents d’identification valides, les autorités sénégalaises ont pris la décision de rapatrier les Guinéens concernés vers leur pays d’origine. Cette mesure, selon Dakar, visait à assurer la sécurité et à prévenir tout problème d’immigration illégale.
Interrogé ce mardi 13 juin 2023, le président du conseil des Guinéens vivant au Sénégal a réagi à ces arrestations et au rapatriement, soulignant que les Guinéens n’avaient pas été arrêtés lors des troubles à l’ordre public, mais plutôt lors de patrouilles de sécurité régulière. Il a appelé tous les ressortissants guinéens à se procurer la carte consulaire afin de faciliter leur identification et d’éviter tout malentendu avec les autorités sénégalaises.
« Aussitôt informés, nous nous sommes rendus sur les lieux pour savoir ce qui s’est passé. J’y étais avec le consulat, on a constaté que nos compatriotes n’avaient pas de papier, ensuite on a demandé au consulat de recenser et de préparer les cartes consulaires surtout pour les femmes puisque parmi elles il y avait des femmes enceintes et d’autres avec des bébés. Ceux qui ont été arrêtés n’étaient pas dans la manifestation. Ils ont été arrêtés après la manifestation. Ce ne sont pas des gens qui manifestent, il faut que ça soit clair. Il y a eu des rafles sur certaines zones et les compatriotes ont été arrêtés parce qu’ils n’avaient pas de papier. »
Amadou Oury Diallo a également noté que les autorités sénégalaises avaient réitéré leur volonté de collaborer avec les autorités guinéennes. A l’en croire, les autorités sénégalaises ont informé leurs homologues guinéens que toute personne munie de documents d’identification valides, tels que la carte consulaire, ne rencontrerait aucun problème dans le pays.
« On ne peut pas protéger un citoyen qui n’a pas de document, donc il faut tout d’abord aider les Guinéens à obtenir leurs cartes consulaires pour les accompagner. Il faut une carte consulaire pour que l’ambassade puisse défendre une personne. D’ailleurs, les autorités sénégalaises ont précisé que si vous ne vous mêlez pas des manifestations, et que vous avez vos papiers en règle vous êtes chez vous ici. Le Sénégal est un pays membre de la CEDEAO », déclare M. Diallo.
Le rapatriement des Guinéens sans papiers d’identification a soulevé des préoccupations, tandis que le président du conseil des Guinéens vivant au Sénégal a appelé ses compatriotes à se procurer une carte consulaire pour faciliter leur identification et éviter tout malentendu avec les autorités :
« Il faut que les Guinéens sachent que dans un pays il faut avoir ces papiers, au moins une carte d’identité, si vous avez seulement ça vous êtes le bienvenu au Sénégal. Pour éviter tout problème, il faut avoir sa carte consulaire c’est ce que les autorités nous ont même confirmé. »
Le Conseil des Guinéens a formellement démenti les rumeurs selon lesquelles le Sénégal rapatrierait des Guinéens et empêcherait d’autres de rentrer au pays à la frontière.
Selon Amadou Oury, ces allégations sont infondées et ne correspondent pas à la réalité de la situation. Les autorités sénégalaises ont réaffirmé que les relations entre les deux pays étaient cordiales et qu’aucune restriction n’était imposée aux Guinéens qui souhaitaient rentrer chez eux.
Hadja Mariama Diallo (mediaguinée)