Dans le souci d’inscrire les patrimoines culturels et naturels guinéens sur la liste du patrimoine mondial, le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a initié une rencontre intitulée « Projet de renforcement des capacités pour l’actualisation de la Liste indicative de la République de Guinée » qu’il a lancé officiellement ce jeudi 24 août 2023, dans un réceptif hôtelier de la place. L’initiative est appuyée par des partenaires dont entre autres l’UNESCO, UICN, ICOMO
Elle (rencontre) regroupe des conservateurs de site, représentants des communautés, aassociations et ONG culturelles, administrateurs et experts chargés du patrimoine mondial venus pour appuyer le département de la Culture à actualiser la liste indicative guinéenne. Durant trois (3) jours, les participants échangeront à la Guinée qui est un « berceau culturel » d’antan, d’inscrire ses patrimoines culturels et naturels sur la liste du patrimoine mondial.
Dans son intervention de bienvenue, le Directeur national de la culture et du patrimoine historique, Souleymane Sylla a profité pour apprécier la tenue de la rencontre. « Cet atelier de renforcement des acteurs pour l’actualisation de la liste indicative des culturels et naturels de la République de Guinée, vient à point nommé. Car, notre pays depuis un certain temps, s’est engagé dans un processus de réforme institutionnelle d’une meilleure gouvernance du secteur de la culture dont l’exemple type, est l’élaboration du programme cadre d’appui au secteur de la culture », dira-t-il.
Poursuivant, il dira que « ce présent atelier se veut un projet d’échanges avec les organismes spécialisés et les acteurs culturels locaux qui va permettre de nous approprier des éléments nécessaires à l’élaboration de la mise en œuvre du processus réglementaire et d’inscription des patrimoines culturels et naturels de notre pays sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. »
Pour sa part, le représentant de l’UNESCO, Mamadou Djan Diallo, a mis l’opportunité à profit pour transmettre les salutations et encouragements, de son directeur du bureau national sectoriel de L’UNESCO, de l’Afrique de l’Ouest, au peuple de Guinée, pour toutes ces bonnes initiatives entreprises par le ministre de la culture, du tourisme et de l’artisanat. Il a rassuré que l’UNESCO continuera à appuyer et à accompagner le ministère dans ces projets surtout concernant la culture et le tourisme.
Pour Dr Lassina Simporé, expert culture de ICOMOS (conseil international des monuments et des sites), l’objectif de cet atelier est de voir qu’est ce qu’il y a comme biens majeurs en Guinée. Selon lui, « c‘est de savoir aussi quelles sont les chances de ces différents biens que nous allons étudier ensemble pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Il a indiqué que c’est dans ce cadre que son collègue et lui sont chargés d’appuyer et d’accompagner ce travail. »
S’inscrivant dans la même logique, l’expert Dr Youssouph Diedhiou, chargé des programmes patrimoines mondial et liste verte a précise l’importance capitale de cette formation. « Ce travail qui nous réunit est capital. Comme le dit mon collègue, malgré l’abondance de la richesse de la Guinée sur le plan culturel, est sous représentée sur le plan culturel mondial. Si nous voulons corriger cette lacune. Nous devons impérativement passer par la première étape du processus d’inscription, qui l’établissement d’une liste indicative et crédible. »
En ouvrant les travaux de ladite rencontre,le ministre de la Culture, du tourisme et l’artisanat, Alpha Soumah a rappelé que c’est en 2001, que la République de Guinée a inscrit trois (3) de ses biens culturels sur sa Liste indicative. II s’agit selon lui, de l’architecture vernaculaire et paysage culturel mandingue du Gbérédou-Hamana, de la route de l’esclave en Afrique, segment de Timbo au Rio Pongo et du Paysage culturel des monts Nimba. Très malheureusement affirme-t-il, 22 ans après, aucun de ces biens n’a pu être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité.
Plus loin, il a rassuré que son département prendra cette initiative à bras-le-corps pour sa réussite. « Dans cette dynamique, le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, conformément à sa mission traditionnelle de protection et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel de notre pays et à la vision de Monsieur le Président de la République de promouvoir toutes les ressources du pays dans l’intérêt exclusif du Peuple de Guinée, mettra tout en œuvre pour soutenir et accompagner le processus qui démarre. Soyez en rassurés car, comparativement à beaucoup d’autres pays, notre richesse culturelle et naturelle est sans commune mesure », a a-t-il dit.
A rappeler qu’actuellement sur la liste du patrimoine mondial, il y a 1157 biens culturels, naturels et mixtes.
« Nous avons 915 biens culturels, 218 biens naturels et 39 biens mixtes. Et parmi ces 1157 biens, il y a 55 biens en périls. Sur le tout l’Afrique a 98 biens (culturels et naturels) dont la Guinée a 0 bien enregistré sur la liste. Par ailleurs, au cours de ces trois (3) jours, la responsabilité d’examiner les critères d’excellence, à travers la valeur exceptionnelle, l’authenticité et l’intégrité, de cinq (5) sites candidats à l’inscription sur la Liste indicative. II s’agit : du Sanctuaire de faune et sites historiques des iles de Loos : de la Case de couronnement des Almamy du Foutah théocratique ; du Parc National du Badiar : du site archéologique de Niani, ancienne Capitale de l’Empire du Mali et du Paysage culturel Bassari.
Mohamed Dramé