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Interview/Mohamed Bakary Keita, Directeur général du CNSP : « l’acquisition d’un patrouilleur est en cours et c’est une première pour la Guinée… »

Depuis le 5 septembre 2021, il y a des résultats significatifs dans certains domaines et au contraire dans d’autres. Le secteur de la pêche connait une certaine performance mais si tout n’est pas rose. Tenez-vous bien. Depuis l’indépendance de notre pays en 1958, c’est la première fois que la Guinée est sur le point d’avoir son patrouilleur. Et c’est le ministère de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime à travers le Centre National de Surveillance et de Police (CNSP) qui est à la manœuvre.

Selon des spécialistes, un patrouilleur est un navire armé d’artillerie de petit calibre, chargé d’opérations de surveillance et de police des pêches ou de la navigation. Compte tenu du développement des activités illicites en mer et de l’accroissement des espaces maritimes où les États exercent des droits souverains, il équipe la plupart des marines ou des corps de garde-côtes. Pour en savoir d’avantage, notre reporter a rencontré le directeur général du Centre National de Surveillance et de Police CNSP. Dans cette interview qu’il a bien voulu accorder à votre quotidien, Mohamed Bakary Keita revient sur certains acquis de la gouvernance CNRD, des résultats obtenus au sein de son institution. Il nous parle surtout de l’acquisition prochaine par la Guinée d’un patrouilleur.

Horoya : Le 5 septembre 2021, le CNRD a pris sa responsabilité en mettant fin à la gouvernance de M. Alpha Condé. Votre lecture sur les deux ans de gestion du CNRD ?

Mohamed Bakary Keita : Nous remercions et félicitons le CNRD d’avoir donné de l’espoir aux guinéens et d’avoir maintenu cet espoir. Cet espoir a été maintenu sur le plan de la démocratie. Quand des dirigeants sans pression décident de dire, ni moi, ni les membres de mon gouvernement encore les membres du Conseil National de la Transition (CNT), personne ne sera candidat aux prochaines échéances électorales, sur le plan de la démocratie, cela est un acte qu’il faut saluer.

De façon volontaire, le président de la transition et les membres du CNRD ont décidé clairement de faire cette annonce au peuple de Guinée. Sur le plan des droits de l’homme, il faut dire que tous les regards étaient tournés vers la Guinée sur les exactions commises auparavant par des dirigeants sur les guinéens. Vous avez remarqué que le procès des événements du 28 septembre 2009 a été ouvert et l’engagement a été pris pour dire que tous les procès qui concernent les crimes de sang seront organisés. Ça aussi, sur le plan du respect des droits de l’homme, c’est un acquis majeur.

Sur le plan de l’impunité, vous avez remarqué la mise en place d’un organe qui s’occupe de gérer les cas de détournement et la lutte contre la corruption. Aujourd’hui, les dirigeants en Guinée ont peur de gérer les ressources financières de leur pays à leur guise. Cela également est un grand atout.

Sur le plan des reformes et l’innovation, nombreux sont les guinéens qui sont en train de regarder leur aéroport avec beaucoup d’enthousiasme à travers les changements qui s’y opèrent offrant une image rayonnante à notre aéroport.

Les routes étalées comme si bien-sûr c’était facile pourtant c’est le contraire. Mais, parce que la volonté de ceux qui nous dirige est sans ambiguïté.

Nous avons aussi des dirigeants qui ont l’incarnation du symbole de pouvoir, qui ne sont pas là pour bavarder mais qui préfère plutôt poser des actes et laissé les gens commenter. Ce qui fait qu’aujourd’hui, nous ne pouvons que féliciter la gouvernance actuelle et leur dire que cet espoir qui a été donné depuis le 5 septembre 2021, est jusqu’à présent maintenu et cela deux ans après la gestion du pays par le Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya et son équipe.

2- Dans le domaine de la pêche aussi, il y a eu certainement des reformes, notamment au sein du CNSP. Pouvez-vous nous en parler ?

Au CNSP naturellement, il y a eu beaucoup de reformes. D’abord l’infrastructure, au moment où les gens au début, pensaient qu’il n’y avait aucune possibilité que les infrastructures du CNSP s’améliorent. Aujourd’hui, c’est le contraire que nous sommes en train de vivre ici, car, les bâtiments et l’enceinte de la cour ont connu un changement positif relatif à l’amélioration de son image.

En dehors de cela, nous sommes en train d’aller vers la digitalisation de l’ensemble des services au CNSP. Et cela au niveau du programme observateur c’est déjà effectif, chez nos inspecteurs de pêche c’est en cours la même chose au niveau du service statistiques. Et j’avoue que ces processus vont aboutir à beaucoup d’innovations.

Justement vous étiez à Saint-Pétersbourg qu’avez-vous obtenu en matière de coopération ?

Ensuite, nous avons obtenu la coopération sur le plan de la technique, de la technologie, le suivi et contrôle, surveillance et police des pêches avec bien-sûr la Fédération de Russie. Le mois d’octobre prochain, une délégation Russe sera là pour le diagnostic du système de surveillance en République de Guinée et nous apporter l’aide nécessaire à travers ce que nous avons obtenu lors du forum à Saint Peters bourg.

Aussi nous sommes dans un système de surveillance de la pêche qui nécessite l’acquisition des matériels. Et l’acquisition de ces matériels nécessaires notamment le patrouilleur est en cours. La Guinée n’a jamais eu de patrouilleur depuis 1958. Il n’y a que le Colonel Mamadi Doumbouya qui s’engage à doter le pays de ce matériel qui est un grand atout pour la Guinée et cela mérite d’être salué.

Les guinéens doivent être sûrs que les promesses du Colonel Doumbouya sont des promesses qui seront tenues et nous n’avons aucun doute par rapport à cela.

3- Parler-nous un peu de la spécificité de ce patrouilleur notamment le coût ?

Un patrouilleur est un matériel important qui a trait à la sécurité alimentaire et territoriale. Ce qui revient à dire que son acquisition est un aspect spécifique.

C’est pourquoi, nous avons négocié et obtenu du Royaume des Pays- Bas qui est un pays de l’Union européenne (UE) de permettre d’obtenir un patrouilleur. En dehors de cela, nous avons bénéficié d’un prêt de 8 millions d’euros de l’UE pour nous aider ainsi à l’acquisition. Non seulement on nous donne le patrouilleur, mais on nous donne aussi de l’argent pour acquérir le patrouilleur au moment où les autres pays de l’UE ne sont pas en parfait harmonie avec la Guinée. Cela déjà est salutaire pour un président de la République.

Cela veut dire que votre gouvernance a réussi et que les gens sont convaincus que vous avez la volonté sincère de lutter contre la pêche illicite

Le prix d’un patrouilleur est très élevé. Il varie selon non seulement de la qualité mais aussi de la taille.

Interview réalisée par Alhassane Barry et Sékouba Kourouma