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Le Burkina lance sa première raffinerie d’or

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Le Burkina a lancé les travaux de sa première raffinerie d’or pour avoir un contrôle sur l’or qu’il exporte. Selon le capitaine Ibrahim Traoré, le Burkina n’ira plus raffiner l’or qu’il produit dans un autre pays. Le premier lingot d’or de la prochaine raffinerie est attendu d’ici 11 mois.

La raffinerie qui doit être fonctionnelle au bout de 11 mois va être construite dans le quartier huppé de Ouaga2000.

La raffinerie va abriter la Société nationale des substances précieuses qui a pour ambition de promouvoir les produits miniers.

L’idée de créer une telle raffinerie est une question de souveraineté, selon le Capitaine Ibrahim Traoré.

« Dans l’environnement de la production d’or au Burkina, pendant longtemps on nous avait dit que nous n’étions pas un pays producteur d’or, mais depuis un certain temps, l’or est devenu le premier produit d’exportation. Nous n’avons pas de contrôle sur l’or, que ce soit (sur) la recherche, la production, la raffinerie. Aujourd’hui, nous avons décidé de mettre toute une chaîne en place. Il ne s’agira plus pour nous d’amener notre or à l’extérieur pour raffiner. Nous le raffinons sur place, nous savons quelle est la teneur réelle de l’or brut qui sort« , a dit le président de la Transition.

L’impact économique va être grand si jamais le projet voit le jour. « Déjà, il y a une chaîne de production de l’or qui existe, de l’orpaillage et des sociétés minières, des fournisseurs de services. Cela fait toute une chaîne. Si la raffinerie vient s’ajouter, cela rallonge encore la chaîne et cela crée davantage la richesse plutôt que l’or soit exporté de façon brute. La valeur ajoutée de cette or sera beaucoup plus grande. Côté emplois, c’est aussi un autre aspect, il y aura assez d’emplois. Dans le système monétaire international, l’or a joué et continue de jouer un grand rôle. L’or apparaît pratiquement comme une devise internationale au même titre par exemple que le dollar ou l’euro. De ce fait, l’or peut apparaître par moment comme un moyen d’échange. Cela va désengorger un tant soit peu des opérations et les échanges que le Burkina fait », a expliqué Dr Abdoulye Siri, économiste, enseignant-chercheur à l’université de Ouagadougou.

Cependant, certains analystes estiment qu’il faut s’assurer de sa bonne gestion. « Je dirai qu’il faut faire attention. Il y a des pays qui ont essayé cela avant nous. Je prends le Botswana qui est le deuxième producteur mondial de diamant et qui aujourd’hui a réussi à faire en sorte que tout le diamant botswanais soit traité sur place et exporté et ce qui a permis aujourd’hui au Botswana d’être un pays émergent et (s’est) beaucoup développé. Il faudrait qu’un certain nombre de mesures soient prises pour que le projet puisse être vraiment bénéfique pour les Burkinabè. La première des choses, une fois que cette raffinerie va entrer en activité, éviter l’évasion fiscale, c’est-à-dire, la mauvaise gestion, la mauvaise gouvernance », a indiqué Moussa Sawadogo, journaliste, consultant et analyste politique qui intervenait à l’émission Presse Echos de la télévision privée Bf1.

La raffinerie sera construite sur 5 hectares et aura une capacité de production de 400 kilogrammes d’or par jour, soit 150 tonnes l’an. Selon les autorités, elle va permettre de créer 100 nouveaux emplois directs.

Les chiffres du ministère des mines indiquent que l’exploitation de l’or a rapporté au pays plus de 430 milliards de francs CFA en 2021 et plus de 540 milliards de francs CFA en 2022, soit une augmentation de plus de 110 milliards de francs CFA en valeur absolue.

AFP