L’un des témoins des évènements tragiques survenus le 28 septembre 2009 au stade du même nom, Pr. Namory Keïta, chef service gynécologie à l’hôpital national de Donka à l’époque était à la barre lundi, 29 janvier pour dire au tribunal tout ce qu’il en sait sur cette affaire qui retient l’attention de l’opinion nationale et internationale. Dans sa déclaration, le témoin a reconnu qu’au moment où il arrivait au stade pour porter assistance aux victimes, a été empêché d’y accéder par un agent de sécurité qui, selon lui, avait reçu l’ordre de ses chefs hiérarchiques de ne laisser personne entrer. C’est ainsi dit-il, que nous sommes rentrés dans les quartiers de Dixinn avec nos ambulances au nombre de cinq pour voir si on pouvait retrouver quelques blessés afin de les envoyer à l’hôpital pour des soins médicaux. C’est au cours de cette opération que nous avions constaté de la crainte sur le visage des habitants dudit quartier qui voulaient porter secours aux victimes, mais empêchés par la présence des militaires armés précisément des bérets rouges qui sillonaient les lieux. « Pendant cette opération, tous les blessés en relation avec les évènements et que nous avions pu prendre dans les quartiers pour les envoyer à l’hôpital pour des soins, il n’y avaient pas de blessés graves ni de décès parmi eux » a-t-il précisé. Parlant des cas de viols, Pr. Namory Keïta a également confirmé qu’il y’ a eu des cas de violences sexuelles infligées aux femmes pendant les évènements. Car, selon lui, à l’issue de ces évènements, plus de 20 femmes victimes de violences sexuelles se sont présentées au service de gynécologie de l’hôpital Donka pour des examens et leur prise en charge médicale (des femmes, des jeunes filles et des mineurs). Parmi elles, une étudiante qui était âgée d’une vingtaine d’années qui a subi le même acte a été examinée. Le résultat des examens a révélé qu’elle a été déviergée, contractée le VIH/Sida et une grossesse. Sur les autres victimes dit-il, l’on pouvait constater des traces des morceaux de bois et des canons de fusils introduits dans les parties intimes des victimes. « Depuis, la plupart de ces victimes de violences sexuelles n’ont plus remis piéds pour continuer les soins. Et celles qui venaient, sous l’effet de l’atteinte à leur pudeur par les auteurs du crimes, disparaissaient progressivement… » a noté Pr. Namory Keïta.
Sékouba Kourouma