A titre de témoin, le directeur général de l’Office Guinéen de Publicité (OGP), Mandian Sidibé, autrefois directeur général de la radio planète FM était ce mardi, 30 janvier devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, pour faire déposition relative aux évènements des massacres du 28 septembre 2009.
Même absent au moment des faits, puisque quitter sur le sol guinéen en 2005 pour ne revenir qu’en 2010, Mandian Sidibé déclare avoir reçu des informations venant de sources concordantes en relation avec les massacres du 28 septembre 2009. Notamment par le feu Jean Marie Doré qui, selon Mandian Sidibé, lui a dit : « Je suis allé rencontrer le président Moussa Dadis Camara pour lui dire de ne pas réprimer les manifestations. Ne reporte pas la date ni rien. Car, cela te permettra de rentrer dans l’histoire par la grande. Il peut accepter la tenue de la manifestation à condition que la date soit changer. Mais, de toutes les façons, va rencontrer Papa Koly Kourouma pour vous entendre sur quelque chose. Je suis allé voir Papa qui était déjà sur le tarmac de l’aéroport pour un voyage, j’ai tout fait pour qu’il me donne un petit temps pour échanger par rapport à ce sujet, mais hélas aucune suite favorable… » précise-t-il. C’est pourquoi dit-il, Jean Marie Doré a inculpé le ministre d’alors Papa Koly Kourouma comme : « l’un des acteurs majeurs des massacres du 28 septembre 2009. Puisque bien écouter par le président Dadis, il n’a pu rien faire pour empêcher le drame qui a coûté la vie à plusieurs guinéens alors qu’ils manifestaient pour leurs droits. Aussi colonel Moussa Thiégboro Camara qui était l’un des hommes de confiance du président du CNDD » note t-il. Parlant de la disparition des corps suite aux mêmes évènements, Mandian Sidibé a, par l’entremise de ses sources noté : « Mes sources m’ont egalement révélé qu’il y a eu effectivement des corps qui ont été transporté nuitamment dans des camions conduits par des militaires, pour un cimetière à Faban où des fausses communes étaient déjà préparés pour enterrer ces corps là » note Mandian Sidibé. S’abstenant de déclinaison de l’identité de ses sources d’informations, les avocats de la défense ont pris en pincettes les déclarations du directeur général de l’Office Guinéen de Publicité (OGP) pour éviter les erreurs judiciaires. Car, pour eux, ces déclarations peuvent être vraies ou fausses.
Sékouba Kourouma