Madame Dounoh Aminata Kanté, directrice générale du service des relations communautaires et du développement du contenu local au Ministère des Mines et de la Géologie (MMG) depuis février 2022.
Elle est diplômée de l’Institut Supérieur Agronomique Valéry Giscard D’estaing de Faranah en 2005 au Département Génie rural option piste rurale et construction. Elle, c’est bien Madame Dounoh Aminata Kanté, Directrice générale du service des relations communautaires et du développement du contenu local au Ministère des Mines et de la Géologie (MMG) depuis février 2022.
En 2008, elle intègre la fonction publique à travers le Ministère des Mines et de la Géologie (MMG) et mutée au département Géo-service. Cinq ans plus tard, la voici au service relations communautaires et contenu local dans le même Ministère. Cumulativement, elle est chef de projet d’appui du fonds de développement local (FODEL) qui devait être près de la communauté pour vérifier, certifier les investissements en faveur des populations mais aussi évaluer l’impact.
Dans ce service dirigé alors par Néné Moussa Maléya Camara, célèbre auteur de « la Guinée est une famille », elle gravit pratiquement tous les échelons. M. Camara est admis à faire valoir ses droits à la retraite en décembre 2021, Dame Kanté bénéficie alors de la confiance du Chef de l’Etat sur proposition du ministre des mines et de la Géologie d’abord pour assurer l’intérim avant d’être conforme patronne du service depuis février 2022.
« La sensibilisation, moyen privilégié pour réduire les crises dans les zones minières »
« Depuis notre nomination, nous avons organisé une cinquantaine d’activités dont des ateliers de sensibilisation sur le contenu local et la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) dans les zones minières. Parce que c’est important que les communautés comprennent c’est quoi le contenu local, c’est quoi la RSE pour diminuer les conflits dans les zones minières pour ne pas dire de les arrêter en tout réduire drastiquement les conflits. Pour cela il faut sensibiliser les communautés sur leurs droits et leurs devoirs ».
Elle soutient avoir valider avec son équipe, la convention type de développement local. Alors que le code minier est en vigueur depuis près de dix ans. D’après elle, le document technique a été validé et il ne reste que la double signature du MMG et de MATD.
Sans oublier la réactivation du référentiel national de compensation, d’indemnisation et de relocalisation des projets en République de Guinée.
« Il faut savoir que la Guinée est un pays minier bien sûr, mais nous avons d’autres projets industriels qui peuvent générer des conflits au sein des communautés. C’est pour quoi dans le cadre du référentiel nous l’avons généralisé avec l’implication de 11 ministères sectoriels dans un comité interministériel que nous avons eu l’honneur de manager en tant que leader. L’idée étant de tout mettre en œuvre pour éviter des conflits dans le cadre de la compensation, de la relocalisation des communautés »
Selon Aminata Kanté, l’humilité est la base de tout surtout lorsqu’on est une femme.
« J’ai été élevé par mon papa sous la coupole d’homme mais pas une femme puisque lui il sait que l’homme est égal à la femme en droit et devoir. Nous sommes cinq trois filles qui sont les aînés et les deux benjamins sont des garçons. Pour mon papa l’homme et la femme sont les mêmes. Il nous éduque dans ce sens pour se battre afin d’avoir les meilleurs résultats. Moi, par exemple, depuis toujours j’ai pensé à être responsable et j’ai envie de donner des ordres à des gens et j’ai grandi avec ça », raconte Dame Kanté.
Elle poursuit en disant : « J’ai bénéficié aussi de la formation en management des administrations dans le cadre du projet rajeunir et féminiser l’administration en 2013. Cette formation m’a permis de comprendre beaucoup de choses dans l’administration. Contrairement à ce que certains pensent, les femmes n’ont pas besoin d’avoir des connaissances avec tel ou tel pour occuper un poste ».
Aminata Kanté a déclaré qu’elle souhaite être reconnue selon sa compétence et rien d’autre. Elle aime bien que l’on dise : elle occupe tel poste parce qu’elle a le mérite.
« Moi, je ne suis pas une victime. Je peux défier n’importe quel homme à n’importe quel poste. J’aime le mérite pas des faveurs », laisse entendre cette mère de famille qui se réjouit d’avoir un époux modèle qui l’assiste partout et à tout moment.
« Je dis merci à mon mari pour tout ce qu’il fait pour moi. Je le consulte régulièrement et il ne m’impose rien qui ne soit pas pour la réussite de mon service et de mon foyer. Je me rappelle que, lui étant juriste, il m’a beaucoup aidé lorsque je faisais la formation en déontologie du programme rajeunir et féminiser l’administration », se souvient Madame Dounoh. Elle déplore, cependant, le fait que certains maris ne font pas assez pour aider leurs épouses et souvent par simple jalousie. Or, selon elle, l’homme a plus à gagner lorsque la femme a un rôle dans l’administration. Puisque cela a un impact sur l’éducation des enfants.
Elle conseille aux femmes de rester femmes et ne jamais penser être homme
« Dans la religion musulmane, il n’y a pas de femmes imams. Donc il faut faire la part des choses. Une femme doit assumer son rôle et dans l’administration et dans son foyer. Moi je fais le ménage, je vais au marché et je prépare pour mon mari et mes enfants. A la maison je suis une femme, au bureau je suis une directrice ».
Alhassane Barry