Dans son livre «La détention arbitraire d’Alpha Condé, le rétablissement de la vérité», l’ancien ministre guinéen Ibrahima Kalil Konaté a fait des révélations sur l’arrestation du président Alpha Condé en 1998 qui font froid dans le dos. Extrait…
A la fin de la campagne, sachant que tous les leaders de l’opposition avaient demandé fermement à la population de refuser les résultats s’il y avait fraude, le gouvernement avait décidé de les mettre tous en résidence surveillée. En réalité, le Professeur Alpha Condé était celui qui était le plus visé et ils avaient décidé de l’arrêter. Le ministre de la Sécurité Sékou Goureissy Condé et son mentor Ibrahima Kassory Fofana étaient les plus acharnés.
Kassory Fofana, qui se considérait comme le dauphin, avait fait une OPA (Offre publique d’achat) sur l’Etat et l’administration. Il avait tissé une véritable toile d’araignée sur l’appareil d’Etat. Pour lui, le professeur Alpha Condé était le seul obstacle à ses ambitions.
Aussi, lorsque le président de la République a demandé à ce qu’il soit en résidence surveillée, ils l’en ont dissuadé arguant que dès qu’il est libéré, la Guinée serait envahie et le pouvoir renversé. Ils disaient détenir des preuves irréfutables. Le Président, dont le souhait a toujours été de l’éliminer de la scène politique, mieux de l’éloigner même du pays, leur a donné le feu vert.
Amadou Touré