Les partisans du président ont bravé les consignes sanitaires pour une démonstration de force ce mercredi dans la capitale, au moment où le Congrès doit certifier sa défaite à la présidentielle. Le président américain a pris la parole devant eux.
«Nous ne concéderons pas cette défaite, ça n’arrivera jamais». Une nouvelle fois, Donald Trump a refusé de reconnaître sa défaite devant la foule de ses partisans rassemblés à Washington. Le président américain a pris la parole devant des milliers de personnes dans le centre de Washington, ce mercredi, pour une démonstration de force au moment où le Congrès doit certifier sa défaite à la présidentielle.
«Aujourd’hui j’ai pu voir les milliers de personnes réunies mais il y a des centaines de milliers de personnes derrière vous, a commencé le président devant ses partisans. Je veux que les médias des ‘Fakes news’ reconnaissent cela, tournez vos caméras s’il vous plaît, montrez ceux qui sont venus des quatre coins du pays. Ce serait formidable si cet événement pouvait être couvert de manière juste par les médias. C’est notre plus gros problème les médias aujourd’hui, les ‘fakes news’. Cette année ils ont truqué les élections, ils ont tout truqué et ils ont fait un très grand travail la nuit dernière».
Des républicains «pathétiques» et «faibles»
Remerciant les «centaines de millions d’Américains» présents, selon lui, Donald Trump a de nouveau qualifié cette élection de «volée» promettant d’ailleurs qu’il ne reconnaîtrait jamais la victoire de Joe Biden: «Nous ne concéderons pas cette défaite, ça n’arrivera jamais. Nous allons arrêter le vol». « Nous ne les laisserons pas vous réduire au silence, cela n’arrivera pas », a-t-il encore ajouté. Donald Trump a ensuite appelé son vice-président, Mike Pence, à ne pas entériner la victoire de Biden au Congrès. «Les États veulent voter à nouveau, ils veulent certifier à nouveau. Tout ce que le vice-président Pence a à faire c’est de demander aux États de recertifier, ensuite je redeviendrai président ». Selon les constitutionnalistes américains, le vice-président n’a toutefois pas ce pouvoir.
Le président américain n’a ensuite pas hésité à s’en prendre à son propre camp. «On a des républicains pathétiques et faibles. Si la même chose arrivait aux démocrates ils seraient déjà aux quatre coins du pays. Mais vous êtes le vrai peuple, le peuple qui a bâti cette nation pas le peuple qui l’a détruit. Ces républicains sont faibles. Ils font l’autruche». Le magnat de l’immobilier a ensuite appelé ses partisans à se rendre directement au Capitole : «Nous ne reprendrons jamais notre pays par la faiblesse. Il faut être fort. Nous exigeons que le congrès fasse ce qu’il faut et qu’il ne compte que les voix légales».
Plus tôt dans la journée, bravant les consignes sanitaires, des hommes et femmes venus de tous les États-Unis se sont massés sans masque dans les métros, convergeant vers une capitale dont les vitrines étaient une fois de plus barricadées par crainte d’éventuels débordements. Donald Trump, qui continue de nier la victoire de son rival démocrate Joe Biden, encourage depuis des jours ses supporteurs à défiler dans la capitale pour cette journée qui sera «folle», avait-il annoncé.
«Ils ont encore utilisé les machines frauduleuses, les gens en Géorgie sont corrompus», a assuré une militante, coiffée d’un chapeau blanc de cow-boy qui agitait un grand drapeau rouge barré de la mention «Trump est mon président». D’autres brandissent des pancartes «Stop au vol», le cri de ralliement de ceux qui sont persuadés que l’élection du 3 novembre était truquée, malgré les dénégations des tribunaux et des responsables électoraux.
Au-delà de la base, des dizaines d’élus républicains de la Chambre et du Sénat restent fidèles à Donald Trump et ont promis de faire retentir leurs doutes dans l’enceinte du Congrès, qui doit officiellement enregistrer mercredi le vote des grands électeurs : 306 pour Joe Biden, 232 pour Donald Trump. Leurs objections ne feront pas dérailler cette procédure, la dernière avant la prestation de serment du démocrate le 20 janvier, mais pourraient la ralentir.
Source : Le Figaro