Le bicéphalisme et la zizanie continuent de régner au sein du syndicat libre des enseignants chercheurs de Guinée (SLECG). Ce mardi, 19 janvier dans l’émission Les grandes gueules de nos confrères d’Espace FM, Oumar Tounkara, ancien numéro deux de la structure syndicale, accusé d’avoir perçu 150 millions GNF pour rejoindre le camp gouvernemental, a donné sa version des faits.
Après plusieurs remous liés à l’augmentation salariale du personnel de l’éducation, la démarche à suivre des différentes structures syndicales du pays, commence à s’effriter pour des raisons inavouées. Les deux principales du SLECG s’accusent mutuellement « de corrompu, de manipulateur… ».
Invité ce mardi dans l’émission ‘’ Les grandes gueules’’, Oumar Tounkara, a fustigé à outrance son homologue Aboubacar Soumah, le jugeant ainsi comme « manipulateur » qui en fait la grève des enseignants sa source financière.
Dans son intervention, le syndicaliste Tounkara peint son homologue dans un tableau sombre. « En janvier 2019, le gouvernement nous a promis une augmentation de quatre millions par enseignant. Il (Aboubacar Soumah, ndlr) a dit non ! Tant que ce sont des primes qu’il n’accepte pas. Je lui ai dit quand l’employeur nous propose quatre millions sur les huit millions, qu’on appelle primes, encouragement, motivation ou gratification, on doit accepter. En matière syndicale, il y a le principe de flexibilité et le principe de gain qui voudraient qu’on prenne les quatre millions et on intègre sur le salaire des enseignants. Après on se bat pour un autre. J’avoue qu’un syndicaliste n’est pas un homme qui fout en air l’intérêt des travailleurs, mais il cherche à gagner. Mais pas son radicalisme et son arrogance. Il cherche juste son intérêt personnel qu’il défend », fustige Oumar Tounkara.
Sur la question des 150 millions de francs guinéens qu’il aurait reçus, le syndicaliste se défend : « je n’ai reçu aucun montant venant de qui que ce soit. Aboubacar Soumah qui parle de ses 150 millions GNF, on l’a offert une voiture qu’il n’a pas présentée à l’Assemblée générale. Ses enfants étudient en Tunisie ».
Evoquant leur interaction avec le secrétaire général de la fédération syndicale autonome des banques et assurances de Guinée (FESABAG), il dira que « le général Abdoulaye Sow a été d’un apport important dans la résolution de tous les problèmes, de tous les accords et de tous les protocoles d’accord. Il a été signataire. Quand on a gelé les salaires des enseignants, il s’est déplacé personnellement auprès du Premier ministre pour que les enseignants aient leurs salaires. Même lors de l’élection du Secrétaire général Abdoulaye Sow au palais, Aboubacar Soumah a voulu être le secrétaire général, j’ai dit non, il n’a ni les qualités, ni les connaissances, ni l’aura, ni l’influence pour être secrétaire général de l’USTG, parce qu’il faut des qualités intellectuelles, académiques et syndicales ».
Soufiane Touré