Ils vivent tous dans une extrêmement précaire. Tous Presque tous analphabètes viennent d’horizons divers du pays pour se retrouver à Conakry. Ils arpentent des 5h du matin tous les jours, les différents marchés de la capitale pour trouver les marchandises à transporter. Ainsi Madina, Matoto, Bonfi, Kaporo, Tnènè, pour ne citer que peu sont envahis aux premières heures de la journée par ces hommes vivent grâce à leurs biceps. Eux se sont des charretiers. Autant ils sont utiles, au tant ils peinent à joindre les deux bouts.
Contraints de travailler durement pour survivre. Ils se battent corps et âmes pour joindre les deux bouts tous les jours, du matin au soir pour générer une petite économie ‘’ gagne-pain’’, qui certainement, les aidera à combler beaucoup de trous. Ils travaillent avec des pousse-pousse et des charrettes qu’ils louent aux propriétaires pour chaque tour qu’ils effectuent. Sanoussy Sangaré, un des tireurs de pousse-pousse nous explique les conditions dans lesquelles, il se démène tous les jours « tous les jours je me lève très tôt vers 4h30 pour faire ma toilette; ensuite attendre 5h 30 pour prier et aller après à Madina sinon, je ne vais pas avoir beaucoup de clients. Car, beaucoup de clients partent au marché très tôt pour faire des achats. Je pousse des charrettes. Je travaille avec des amis en groupe. Quand on vient à Madina, il y’ a des gens qui nous louent des charrettes à 5000fg le tour. Donc à chaque fois qu’on a un client, on donne 5000FG au propriétaire de la charrette. » A-t-il expliqué Tout dépend d’un coup de chance pour eux pour avoir une somme confortant par jour. Cela, malgré les efforts auxquels ils font preuves. Car, des fois ils gagnent beaucoup de clients et parfois non à cause de la recrudescence des motos tricycles qui leur prend presque tous leurs clients, « notre travail là est très difficile. On ne gagne de l’argent tous les jours. Des fois, juste ce qu’on mange et notre transport. Parce qu’il y’ a des moments où on ne gagne pas beaucoup de clients. Et ceux qu’on gagne discute le prix pour qu’on diminue notre tarif. Et aussi, certains clients préfèrent prendre des motos tricycles pour déplacer leurs marchandises. Parce que pour eux, c’est plus sûr et rapide. » Selon Sanoussy Sangaré. Ce travail demande non seulement, la force et le courage pour pousser les charrettes souvent qui contiennent de 150kg à 1000kg de marchandises ou plus. Mais aussi, il implique technicité et habileté afin de pouvoir se faufiler dans les marchés remplis de personnes, de motos et de voitures qui provoquent aussi des embouteillages monstrueux sur les ruelles qui traversent ces marchés. Ces situations de faits, constituent des véritables obstacles pour eux dans l’accomplissement de leur tâche quotidienne; un vrai parcourt du combattant. Ni le soleil, ni la pluie ne leur fait obstable. Selon cet autre tireur de charrette, Mamadou bhoye diallo, « nous rencontrons beaucoup de difficultés à faire ce travail des chaque fois. Le marché est rempli de personnes qui refusent parfois de nous laisser le passage. Aussi les motos taxis refusent souvent catégoriquement de nous laisser passer, parce qu’ils pensent qu’on ne paye pas de taxe comme eux. Alors que les propriétaires de ces charrettes payent des taxes. Donc nous obligés de crier chaque ‘’coté coté coté’’ pour qu’ils laissent le passage. On doit être fort, rapide et malin pour ne pas que les marchandises dans les charrettes tombent, ou faire attention pour ne pas toucher les gens ou leurs marchandises superposées sur les tables sur notre chemin. » A-t-il fait entendre. Ces jeunes ne se laissent pas influencer, ni par l’occident, ni par la pensée populaire guinéenne qui dit : en Guinée il n’y a pas de travail. Ils préfèrent rester ici pour trimer, pour construire à la base de rien quelque chose qui peut changer leurs vies. Une vraie débrouillardise à laquelle ces jeunes pratiquent avec courage et détermination, doit être forcément respectée. Ils sont là, tout prêt, dans nos marchés ignorés et totalement abandonnés à leur sort. Ils ont des rêves, ils veulent de l’aide. Ils cherchent juste un exutoire pour s’accrocher, pour qu’ils débarquent dans le bateau de la misère dans lequel, ils naviguent pendant longtemps. Mamadou Bhoye Diallo, « je lance un appel à l’aide à l’État, pour qu’il nous aide à avoir des charrettes et des pousse-pousse modernes ou voire même des motos tricycles pour que nous aussi nous puissions bien travailler pour sortir de l’ornière; le travail là nous fatigue beaucoup et souvent nous rend malade; mais comme on n’a pas autre chose à faire d’abord c’est pourquoi on s’accroche »
Mohamed Kandji Dramé