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Soudan : six mois après le coup d’État militaire, toujours pas de gouvernement

Au Soudan, il y a six mois, les militaires limogeaient le Premier ministre civil Abdallah Hamdok et prenaient les pleins pouvoirs. Le 25 octobre dernier, le général Abdel Fattah al-Burhan, numéro un de l’armée, annonçait la dissolution des autorités de transition ainsi que l’instauration de l’état d’urgence, affirmant vouloir « corriger la trajectoire de la révolution ».

Six mois après le coup d’État militaire, le Soudan n’a toujours pas de gouvernement. Les Nations unies et l’Union africaine ont tenté une médiation entre militaires et civils, mais celle-ci n’avance pas.

Partis politiques et société civile sont divisés sur la question d’un dialogue avec le régime militaire. Certains refusent tout contact avec la junte comme les comités de résistance qui organisent les manifestations hebdomadaires et qui exigent le retour d’un gouvernement civil.

De leur côté, les militaires sont peu pressés de dialoguer. Ils ont d’autres objectifs comme celui par exemple de trouver des partenaires économiques pour sortir le pays de la crise, d’où les récents déplacements du général Burhan en Arabie Saoudite et du numéro 2, le général Hemedti en Russie, indique un chercheur.

Il s’agit aussi et surtout de s’assurer le soutien des islamistes en prévision d’élections qui pourraient avoir lieu l’année prochaine. Une dizaine de cadres de l’ancien régime ont d’ailleurs été libérés, il y a deux semaines.

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Ce statu quo politique bénéficie très largement aux militaires, car la junte renforce son pouvoir en attendant que la mobilisation de la rue s’essouffle et que la communauté internationale se lasse du Soudan, ajoute ce même chercheur.

RFI