Le gouvernement de Banjul se dit prêt à faire juger, en Gambie même, l’ancien dictateur Yahya Jammeh et les principaux responsables de son régime. Le ministère de la Justice dit avoir accepté les recommandations soumises en novembre dernier par la commission qui a enquêté sur les crimes commis sous l’ancien régime.
vec notre correspondant à Banjul, Milan Berckmans
C’est un soulagement pour les victimes qui se sont déplacées en nombre ce mercredi 25 mai. Le gouvernement accepte toutes les recommandations de la Commission vérité en ce qui concerne les poursuites judiciaires. Au total, 70 personnes sont concernées, dont évidemment l’ancien président Yahya Jammeh.
Point sensible pour les victimes : la Commission vérité avait recommandé l’amnistie pour l’un des principaux responsables, l’ancien lieutenant Sanna Sabally. Le gouvernement fait ici un choix de fermeté par rapport aux responsables de ces crimes.
Pour la suite du processus, une autre commission va être créée par le gouvernement. Elle va prendre la suite de la Commission vérité et sera chargée d’identifier d’autres victimes potentielles et quelles aides pourraient être apportées.
Niveau symbolique, l’Arche 22 qui est le principal monument à Banjul, va être renommé par le slogan « Never again » (« plus jamais »), qui était une devise assez importante de la société civile lors de la campagne qui a mené à la fuite de Yahya Jammeh.
Au sortir de ces annonces, il règne une atmosphère de victoire, ici, du côté des victimes et de la société civile. Mais ce qui reste à voir, ce sont les détails du plan du gouvernement pour mettre vraiment en œuvre cette justice transitionnelle ici en Gambie.
RFI