Dans une interview qu’il a bien voulu nous accordé, la semaine dernière, le ministre de la jeunesse et des sports Lansana Bea Diallo, a passé aux peignes fins l’ensemble des résultats obtenus par son département en faveur de la jeunesse et les prouesses engrangées par les disciplines sportives de notre pays.
Horoya : Bonjour Monsieur le ministre. Dans quelques jours la Guinée va fêter le soixante cinquième anniversaire de son accession à l’indépendance, quelle lecture faites-vous de cette date ?
M Bea : Fêter l’anniversaire de l’indépendance de notre pays, c’est d’abord un sentiment de fierté, parce qu’en 58 la Guinée a été l’un des premiers pays à prendre la décision de dire Non. Cela a été un grand symbole au niveau du continent africain. Et a effectivement amener une nouvelle dynamique qui a guidé la plus part des pays à prendre leur indépendance à partir de 1960. Pour moi ce 65ème anniversaire est même plus qu’un symbole aujourd’hui, puisque depuis toujours cette Guinée a su garder cette grande fierté en disant cette indépendance qu’on a eu en 1958, était, je dirai un modèle d’africanisme qui, aujourd’hui dans la plus part des pays, à chaque fois qu’on fête cet anniversaire, pour moi c’est une grande fierté. Ça veut dire qu’on a acquiert beaucoup d’expériences. Aujourd’hui on est dans un processus d’avoir notre vraie indépendance, cela veut dire que la Guinée est dans une nouvelle dynamique qui veut dire comment le potentiel du pays peut profiter à nos enfants qui rêvent d’être chez eux, mais malheureusement parfois qui ont l’ambition de partir ailleurs parce que justement ils pensent que leurs potentiels n’est pas ici. Donc ma lecture de cette date anniversaire, c’est un peuple jeune de 65 qui tente d’aller vers le progrès.
Horoya : Après deux ans de gestion à la tête de ce département, dites-nous les résultats que vous avez obtenus ?
M Bea : D’abord sur le plan des infrastructures, nous avons entamé la construction de deux grands centres d’insertions professionnelles à Bambeto-Cosa oû aujourd’hui on a fait un avancement de 50% .le même type de projet à Sangoyah. Ces infrastructures se trouvent dans les zones qui étaient complètement abandonnées. Et moi j’ai dit aujourd’hui il faut qu’on puisse s’occuper des jeunes, parce que si y a la manifestation, c’est les jeunes qu’on voit dans la rue et non les adultes. C’est eux même qui sont parfois victimes de graves accidents et des violences peuvent aussi arriver. On a voulu vraiment mettre ce processus en place Sports, intégration et le travail. Donc nous avons aussi entamé la construction de trois maisons des jeunes sur Conakry et quatre terrains de proximités en faveur des jeunes dans les différentes régions administratives. Il y a aussi huit terrain de proximité que nous allons faire à Conakry. Nous sommes en train de réaliser aussi un centre d’incubation des métiers à travers notamment la confection. On a un bâtiment aujourd’hui où les jeunes peuvent venir faire tout un atelier de formation aux coutures. Quant on parle de coutures, ce n’est pas seulement les coutures classiques, c’est les machines très modernes qui se trouvent à Taouya. Et un centre de loisir à Kobaya, comme on a fait à la plage de Camayenne .Et l’inauguration de la deuxième phase est prévue pour bientôt. Nous avons pu accompagner beaucoup de jeunes qui évoluent dans les corps de métiers qui, aujourd’hui ont créé leur propre startup. Donc deux cent startups ont été créés par les mêmes jeunes qui emploient une dizaine de personnes. Nous avons la grande fierté avec la mise en place du conseil National des jeunes qui, aujourd’hui a été installé dans les communes, préfectures, dans les régions et la dernière étape c’est d’ici la fin du mois de septembre nous allons le conseil national de la jeunesse à Conakry.
Horoya : Monsieur le ministre, comment se portent aujourd’hui les différentes fédérations sportives de notre pays ?
M Bea : C’est vrai qu’à mon arrivée, il y avait quelques petits problèmes dans les fédérations. Mais si nous regardons aujourd’hui la quasi-totalité des fédérations sportives, pour moi elles se portent bien. La preuve c’est les bonnes performances que la Guinée arrive parfaitement à réaliser. En fait nous avons changé la mentalité des gens. A mon arrivée je me suis rendu compte, quand on sélectionnait un joueur dans la plus part des équipes, on ne prenait le meilleur, mais plutôt ceux dont les parents faisant un peu plus de lobbying, ou parfois qui corrompaient l’entraineur. Finalement toute cette dynamique là, on l’a cassé. Aujourd’hui quand on prend quelqu’un, c’est parce qu’il est le meilleurs. Vous avez vu aujourd’hui, au niveau des résultats scolaires. En Guinée aujourd’hui nous avons décidé de miser sur l’excellence, c’est pourquoi aujourd’hui nous avons amené énormément de trophées notamment le basket-ball. Le football aussi même si ce n’est pas les grands trophées que nous attendons depuis très longtemps, fait quand-même de bons résultats. Le Handball, le karaté, la Boxe ont aussi des prouesses. On a eu au total plus de soixante médailles. Et vingt médailles qui sont vraiment au top. Vous avez vu jeux de la francophonie, pour la première fois on a eu une médaille d’or dans une compétition internationale, et une médaille d’argent. Ça veut dire que les choix que nous mettons en place, nous permettent d’arriver à ces résultats-là.
Horoya : Notre football traverse aujourd’hui une zone de turbulence depuis quelques temps, quelles sont les mesures que vous envisager pour mettre un terme à cette crise ?
M Bea : Oui c’est vrai qu’il y a effectivement une grosse crise qui a été traversée. Il y a un CONOR qui a été mis en place. Mais un CONOR qui a été très contesté par les acteurs du football de notre pays. Je me suis impliqué personnellement dans le processus de sortie de crise. Et puis je suis allé en mission rencontré la FIFA et la CAF pour voir avec eux de quelle manière effectivement le gouvernement peut s’impliquer. Puisque parfois si vous vous impliquer, on entend dire qu’on va sanctionner la Guinée. C’est ainsi ils m’ont dit attention, on n’a pas dit que le gouvernement ne peut pas s’immiscer, mais on dit simplement que le gouvernement ne doit pas empêcher la fédération de pouvoir fonctionner d’une manière autonome. Aujourd’hui, il y a une crise. Et le gouvernement doit s’impliquer. Je veux parler de Colonel Mamadi Doumbouya, président de République et le premier ministre Bernard Goumou avec moi pour pouvoir sortir de cette crise. Effectivement nous avons pris notre bâton de pèlerin pour que les choses reviennent à la normale. Les acteurs se sont entendus pour pouvoir aller vers une date qui est le 30 novembre pour les élections. Tous les textes ont été toilettés. On est donc dans un processus qui avance normalement. Nous avons dit il faut préconiser le développement du sport à la base, car c’est une solution pour éduquer les futurs acteurs du sport. Une façon aussi d’éviter les futures crises.
Comment comptez-vous préparer la prochaine CAN pour que Syli de Guinée puisse revenir avec un bon résultat ?
D’abord félicitation à cette équipe pour sa qualification. On est très critique souvent nous les Guinéens envers l’entraineur. Mais l’objectif qu’on avait fixé avec l’entraineur, s’était de qualifier l’équipe, et il l’a fait. La deuxième étape c’est d’aller à la CAN. Et moi mon objectif avec l’équipe c’est en huitième de final et si possible en demi-finale. Nous allons surtout mettre l’équipe dans les meilleures conditions. Ça effectivemen c’est le rôle du gouvernement. Maintenant tout ce qui est tactique, technique et stratégie ne sont pas de mon rôle. Nous avons trois mois pour préparer l’équipe et aller dans cette compétition faire de bon résultat.
Votre finir quel message à l’endroit de la jeunesse et les athlètes guinéens ?
Mon message c’est dire à la jeunesse que l’avenir de ce pays leur appartient. Ils doivent se considérer comme les acteurs phares du développement de ce pays. Ils doivent arrêter de rêver que l’avenir ce n’est pas ici. Partout dans le monde entier on nous dit que l’avenir c’est l’Afrique. Et finalement quand on arrive sur le continent même ici en Guinée, la plus part des jeunes rêvent de prendre le bateau pour mourir dans la méditerranée. Moi je leur dit que l’avenir c’est ici, s’ils ont vraiment de la persévérance. La vie est dure, mais si on veut arriver à un objectif il faut se
battre dans le vrai sens du terme.
Kalifatou Doumbouya
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