en place Mohamed Bazoum à la fin juillet. Le président français en a annoncé le retrait ce dimanche. Le régime militaire a salué « une nouvelle étape vers la souveraineté » de son pays.
Une suite logique au putsch militaire au Niger fin juillet ? Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche soir le retrait des troupes françaises du Sahel, lors de son entretien sur TF1 et France 2. « Nous mettons fin à notre coopération militaire au Niger. Les militaires déployés là-bas, eux aussi, rentreront d’ici la fin d’année », a promis le chef de l’État, estimant que l’opération Barkhane au Sahel avait été un « succès ». L’ambassadeur français au Niger ainsi que le personnel diplomatique présent sur place vont également rentrer en France, a indiqué Emmanuel Macron.
« Il n’y avait rien d’autre à faire, c’était la seule solution depuis le début », réagit à chaud Thierry Vircoulon, coordinateur de l’Observatoire sur l’Afrique centrale et australe à l’institut français des relations internationales (IFRI). Le Niger – où la France compte environ 1 500 soldats – était devenu « le nouveau point d’appui français » dans cette région, après les retraits forcés du Mali et du Burkina Faso en août 2022 et début 2023 qui avaient conduit Paris à renforcer sa présence au Niger.
« La France n’a plus aucun avenir au Sahel »
Après cette annonce, Thierry Vircoulon estime que « la guerre de la France contre le djihadisme est officiellement terminée ». « La France n’a plus aucun avenir au Sahel », estime-t-il. Paris appuyait jusque-là les troupes nigériennes dans leur lutte contre le djihadisme. En réaction, le régime militaire nigérien a salué « une nouvelle étape vers la souveraineté » de son pays, parlant de « moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien ».
Pour ce spécialiste, il s’agit là d’un « aveu d’impuissance » français. « Les putschistes mettent la France dehors et le président de la République n’a pas d’autre option que de retirer ses troupes. Sinon, cela s’appelle une occupation militaire. » Désormais, la présence française en Afrique se concentre sur d’autres pays comme le Sénégal (400 soldats) ou la Côte d’Ivoire (900 militaires). « Les troupes au Tchad servent surtout à du renseignement », complète Thierry Vircoulon.
Fin juillet, une junte militaire – menée par le général Abdourahamane Tiani – avait renversé le président nigérien en place Mohamed Bazoum. « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale », avaient alors justifié les putschistes. Depuis, les tensions entre Niamey et Paris n’ont cessé d’augmenter. Le Niger avait notamment accusé la France de préparer une intervention armée, ce qu’avait démenti Paris. Fin août, les putschistes avaient aussi ordonné le départ de l’ambassadeur de France du Niger. Ce dimanche, le Niger a interdit son espace aérienaux avions français.
Le Parisien