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Salem, fils de Mohamed Bazoum, arrivé à Lomé

Nigerien President Mohamed Bazoum meets with the French Foreign and Armies ministers during their official visit to Niamey on July 15, 2022. The French Foreign Minister and French Armies Minister began an official visit to Niger on July 15, 2022, Paris’s key partner in the Sahel, at a time when France is seeking to redefine its military and diplomatic offer in Africa. (Photo by BERTRAND GUAY / AFP)
Salem Bazoum, le fils du président nigérien Mohamed Bazoum renversé le 26 juillet par un coup d’État, détenu avec son père, a été libéré lundi et se trouve au Togo.
Selon une décision du tribunal militaire de Niamey consultée par l’AFP, Salem Bazoum « a bénéficié d’une liberté provisoire du juge d’instruction du tribunal militaire en date du 8 janvier 2024. A charge pour lui de répondre à la justice dès qu’il y sera requis ».
Salem Bazoum, 22 ans, était retenu prisonnier avec ses parents depuis le putsch, accusé de « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité ou la sûreté de l’État ». L’entourage proche du président renversé a précisé à l’AFP que Salem Bazoum a quitté Niamey pour Lomé, la capitale du Togo, où il est arrivé lundi soir.
Le Togo est à la manoeuvre depuis quelques semaines pour une médiation avec le régime militaire au pouvoir. Lundi, le ministre des Affaires étrangères togolais Robert Dussey était à Niamey où il s’est entretenu avec le Premier ministre du régime militaire, Ali Mahaman Lamine Zeine, selon la télévision publique nigérienne.
Il s’était déjà rendu à Niamey mi-décembre et avait affirmé avoir « convenu du contenu et du timing » d’une transition, avec les nouvelles autorités de Niamey. Mohamed Bazoum et son épouse Haziza restent eux séquestrés dans la résidence présidentielle, depuis le coup d’État qui a porté au pouvoir le général Abdourahamane Tiani.
Plusieurs anciens responsables du gouvernement renversé ont été arrêtés, d’autres sont en exil. Vendredi, l’ancien ministre de l’Energie Ibrahim Yacoubou a été arrêté à son retour à Niamey.
La libération de M. Bazoum est l’une des conditions pour que la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) allège les lourdes sanctions qu’elle impose depuis le putsch au Niger.

Le 15 décembre, la Cour de justice de la Cedeao avait ordonné sa libération et son retour au pouvoir sous un délai d’un mois. Mais ces décisions, censées s’imposer aux Etats parties, ne sont pas toujours appliquées par ceux-ci.
Et, outre le Togo, d’autres pays ouest-africains ont assoupli leur position face aux autorités nigériennes. Le Bénin, pays côtier, a par exemple levé la suspension des importations de marchandises transitant vers le Niger et le président Patrice Talon a indiqué vouloir « rétablir rapidement les relations » avec son voisin sahélien.
Durée de la transition
Le régime militaire au pouvoir à Niamey a de son côté évoqué une transition de trois ans. Il a démarré le 1er janvier des concertations régionales, prélude à un « dialogue national » pour notamment fixer la durée précise de cette transition.
Le Niger fait face à un défi sécuritaire avec des violences Djihadistes meurtrières, notamment dans sa partie ouest, près de la frontière du Burkina et du Mali, eux aussi touchés par des attaques récurrentes. Les trois pays, dirigés par des militaires ayant pris le pouvoir par des coups d’État entre 2020 et 2023, se sont rapprochés pour former l’Alliance des Etats du Sahel.
Ils ont choisi de diversifier leurs partenariats internationaux et entretiennent notamment des relations exécrables avec Paris. Tous trois ont chassé de leur sol les militaires français engagés dans la lutte anti-djihadiste.
AFP