Depuis la semaine dernière, les Avocats de la partie civile défilent devant le tribunal de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry pour les plaidoiries. Ainsi ce lundi, 20 mai, l’ancien chef de la junte sous l’ère du CNDD Moussa Dadis Camara, un des accusés de ces douloureux événements a piqué une colère noire contre les propos d’un avocat de la partie civile qui était en pleine plaidoirie
Moussa Dadis Camara a tenté de faire comprendre à Me kourala Keïta que ce qu’il dit est insensée et qu’il n’est pas spécialiste. Il a crié à voix haute il a fallu l’intervention du président du tribunal pour calmer ses nerfs.
Me Kabinet Kourala Keïta a évoque le cas de tentative d’évasion à la maison qui avait permis à Dadis de se retrouver dehors avec certains détenus. Une chose qui a mis Dadis camara hors de lui . « Monsieur le président, c’est inacceptable, un président qui cherche à s’évader, c’est inacceptable. M. le président est-ce que le président connaît le sens de l’évasion, c’est inacceptable, c’est de se soustraire à la justice de son pays, c’est de se soustraire à la rigueur de la loi, c’est de se soustraire à sa responsabilité, c’est de fuir sa responsabilité mais c’est extraordinaire. M. le président il est absolument certain que si j’étais à sa place, je ne veux pas être à sa place, je ne serais jamais à sa place mais si je l’étais monsieur le président il est absolument certain que… », a dira l’avocat, avant d’être interrompu par Moussa Dadis Camara.
« Vous avez la haine, vous n’êtes pas spécialiste, vous n’allez pas vous arrêter et dire des paroles insensées. On est dans un cas spécial, vous n’allez pas vous arrêter dire des paroles insensées (…). C’est une exagération, même si on la sagesse mais il y a de ces comportements qu’on ne peut pas accepter. On ne vit qu’une seule fois, la dignité d’un homme est très chère, vous ne pouvez pas vous arrêter et dire des paroles insensées. C’est insensé ce que vous dites ».
L’avocat revient à la charge : « c’est la vérité »
Réagit Dadis : « Regardez-moi ça, vous étiez là-bas, c’est insensé ».
Parlant sans arrêt, le président du tribunal Ibrahima Sory 2 Tounkara à son tour intervenu : « Monsieur Camara quand vous dépassez les bornes, le tribunal sera obligé d’intervenir. Qu’est-ce que celà veut dire? Calmez-vous. S’il vous plaît, vous avez intérêt à vous calmer. Vous êtes là, on va parler de vous. Ça, vous ne pouvez pas l’interdire, on va parler de vous. Je vous ai dit dès qu’on va vous adresser un terme blessant, un terme qui n’est pas cohérent, le tribunal interviendra pour demander même à l’intéressé de retirer, tel n’est pas le cas pour le moment », a-t-il dit en substance
Kalifatou Doumbouya