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Ben Daouda Sylla, n’est plus

Douceur immense, que celle qui vous étreint quand vous perdez un être cher. L’immensité de la douleur est fonction des rapports très francs et sincères que vous avez entretenus. J’ai perdu un ami, un frère, un confrère. La douleur est inqualifiable.
Ben Daouda Sylla dont il est question, ne peut pas être raconté à la Guinée. Ce pays qui l’a vu naître, l’a vu à l’œuvre. Prédestiné à l’enseignement, le destin l’a conduit dans les médias. C’est dans cette profession qu’il a consacré sa vie au service des autres. Ouvert et participatif, il a tellement cru en ce métier qu’il ne savaitplus rien faire d’autre. Sa constance et son amour pour la chose journaliste lui ont donné un nom dans la presse Guinéenne. Des années de déboires et de disgrâce n’ont rien entamé de sa conviction pour son métier. Stoïquement, il a encaissé tous les coups d’où qu’ils venaient. C’est d’ailleurs, à cause de cela qu’il est resté longtemps sans bénéficier de promotion dans la boîte. Il n’a jamais souhaité une évocation ostentatoire de sa vie. Cependant c’est au travers de cette humilité que l’on pourra mesurer toute la richesse de cette balle personne. Sobre comme il est né et qu’il est resté, Ben Daouda Sylla est ce commis qui a usé sa vie au service de la nation. De sa voix lointaine qui inondait les foules du temps de la lune de miel d’Africa N° 1, à sa constance remarquée sur les ondes de la RTG, cet homme aura donné sa vie pour les autres. Il a vite compris que le métier qu’il a choisi ne nourrissait pas son homme, mais que c’était un sacerdoce. Ce qui manque à beaucoup de nos confrères. Malgré ce travail si ingrat et si harassant, il faisait preuve d’une telle attention et de générosité constante sans faille vis-à-vis de sa petite famille qu’il a fini de contaminer le reste de la troupe professionnelle. Pour être simple, la vie qu’il partagea avec sa famille a été une vie marquée à jamais par le signe de l’amour avec un grand A.
Ben Daouda Sylla était un homme aimé et aimant. Attentif aux autres jusqu’à anticiper leurs désirs afin de les rendre heureux. Personnalité attachante par sa convivialité et son humour, ses amis diront de lui :  » On ne peut pas se fâcher avec Ben Daouda Sylla
c’est impossible ! Bon vivant, épicurien a ses heures perdues, il trouvait sa grande inspiration dans la fumée. Et ce fut souvent notre point de discorde.
Aujourd’hui, je m’appuie sur ma propre douleur pour laisser couler mes larmes pour cet homme qui a fait de moi son mentor.
Je ne peux pas ne pas verser des larmes pour Ben Daouda Sylla, cet Homme, au sens réel du terme, qui a toujours trouvé quelque chose de bon dans chaque personne qu’il rencontrait. Même s’il avait réussi à se faire un nom particulier dans le monde de la presse, j’avoue qu’il n’a jamais aussi bien réussi sa vie que par les gens qui l’entouraient. Il avait un sourire bon enfant pour toutes les personnes rencontrées dans sa vie.
En tout cas, lui, a fini sa course. Il a laissé une empreinte visible tous les instants dans les médias. Et quelqu’un me disait :  » Qui pour tenir  » La Revue de la Presse  » qu’animait Ben ? C’est tout dire. Par ces moments d’intenses douleurs, je voudrais demander à sa famille biologique de sécher les larmes. Ben fut leur ambassadeur à tous les égards. Il a rempli dignement sa mission sur terre. A ses épouses, auxquelles j’adresse mes condoléances les plus attristées, je demande au lieu des pleurs, de prier et de bénir pour leur époux. Ceci va être le meilleur cadeau à lui offrir.
Mon cher Ben Daouda Sylla, en gardant le sentiment que tu vivras éternellement et simplement, laisse- moi te dire que je continuerai à t’aimer puissamment et que tous les jours, avant mon rappel à Dieu Le Très Haut, je vais prier pour toi. Dors en paix.
MWK